Idex et petits arrangements entre amis
Le 3 février, tout récemment, l'Etat a intronisé 4 nouveaux IDEX (Initiatives d'Excellence), 2 à Paris, et 2 en province. Au total, il y a 8 Idex labellisés : 4 à Paris, 4 en province (voir article ci-contre).
Je reste furieuse que Montpellier ne l'ait pas été, ni Lyon, Grenoble, Nantes-Rennes ou Lille...., toutes villes de gauche.
Ce n'est pas parce que Toulouse et Strasbourg sont "de gauche" que je changerai d'avis : on voit mal comment l'Etat aurait pu "zapper" la capitale alsacienne, siège du Parlement Européen (pas très très positif pour l'image nationale, sinon....) ou Toulouse, qui héberge tout l'air et l'espace français voire européen. Enfin, ... Paris est Paris, qui concentre 52% de la recherche nationale (alors que l'Ile de France ne représente que 15% de la population française....). Hors "enjeu national" (Paris, Toulouse, Strasbourg), seuls Marseille et Bordeaux ont un IDEX. C'est tout de même un peu étrange ..... car, quels qu'aient pu être les errements (a minima !) 
des responsables locaux dans la conduite de leur projet d' Idex, (raté ici comme ailleurs par 2 fois), il n'est pas possible de ne pas faire aussi une analyse politique de ces décisions !
MAIS quand j'apprend, le 20 février, que 2 petits Apprentis Idex sortent soudain de terre, sans prévenir, hors concours, et auront droit à DES SOUS ... pour préparer une labellisation dans 3 ans ... je suis très très colère.
Pressions politiques ?
Deux sites supplémentaires, 3 semaines après la salve 2011 : Lyon (tant mieux) et one more time Paris (en période électorale, ça paye).
Au hasard ! N'aurait-on pas dû les identifier "apprentis IDEX" le 3 février, comme les autres ? C'est bien la preuve qu'il y a eu rattrapage et négociations en sous-main. Lesquelles ? Je me lance : je pense que pour Lyon, capitale de la chimie industrielle française, fief des Laboratoires Mérieux, de Rhône-Poulenc-Aventis-Sanofi etc, Alain Mérieux, grand industriel et élu UMP, stupéfait de l'échec de Lyon au concours Idex, a tenté de rattraper le coup. Il a eu raison, il a (un peu) réussi. C'est juste la preuve - à mon sens - que l'éviction de bien des sites a été très politique : que le jury et l'Etat aient pu imaginer "zapper" Lyon était juste sidérant..... du point de vue de l'économie française. Mais c'était compréhensible quand on réalise que le maire de Lyon, Gérard Collomb, est un soutien très solide de François Hollande. Politique contre économie, passions contre raisons, négociations contre évaluations. Dont acte.
C'est la vie ?
NON. Il est temps que nos scientifiques d'ici apprennent, eux aussi, à raisonner de manière un peu "politique". Surtout les "bons" et il y en a beaucoup à Montpellier. Souvenez-vous, fin 2009, des pétitions avaient été signées par 2000 scientifiques inquiets de la préparation mal ficelée du premier dossier. Ils avaient raison et perçu ô combien... c'était mal parti. Ce sont ces scientifiques-là qui ont gagné plein de Labex, Equipex et autres CRDI et Idefi .... Malheureusement, ils n'ont pas été mieux associés à la préparation du 2d Idex, celui de la gouvernance, celui du pouvoir ! Il faudrait donc que les scientifiques, les vrais, les bons, se lancent dans la gestion politique et administrative de leurs propres institutions !!!!!
Il me vient une idée : que l'ENA forme les "patrons" du monde universitaire et scientifique ? ceux qui ont fait la preuve de leurs talents de chercheurs, de producteurs de savoirs, de transmetteurs de connaissances et de compétences ?
L'Etat les formerait à comprendre et gérer le monde du pouvoir et de l'administration, et à ne pas se faire avoir par des apprentis-sorciers du pouvoir dans les instances scientifiques et universitaires.... Ah !!!! que ce serait bien si l'ENA servait à former d'autres français que ces jeunes tout juste sortis des bancs des facultés de sciences politiques ou de droit... J'en rêve.
Un dernier point : que certains aient profité du tour de passe-passe lyonnais, .... pour sauver un autre Idex parisien.... n'étonnera personne que les naïfs. On tourne en rond.
Bref, le 22 avril, allons voter vite vite car il faut changer tout ça ! Il ne faut plus accepter que des villes entières soient zappées au motif que 3 à 8 personnes (max !) ont mal rédigé un dossier sur un appel d'offre mal ficelé !